Excellence Mesdames et Messieurs,

Chers partenaires du développement,
Chers jeunes du Burundi, d’Afrique et du monde,
Mesdames et Messieurs,

En ce 11 juillet 2025, journée où le monde entier se penche sur les enjeux démographiques de notre temps, je prends la parole, au nom de l’Association pour une Jeunesse Africaine Progressiste (AJAP), pour rappeler un fait simple mais fondamental : chaque jeune mérite de pouvoir fonder la famille qu’il souhaite, dans la dignité, la liberté et l’espoir.

Le thème de cette année — « Donner aux jeunes les moyens de fonder les familles qu’ils souhaitent dans un monde juste et plein d’espoir » — est un appel fort, un cri du cœur de millions de jeunes à travers la planète. Ce n’est pas simplement une question de statistiques démographiques ou de taux de fécondité : il s’agit d’un enjeu de droits humains, de justice sociale et de durabilité pour notre avenir commun.

Mesdames et Messieurs,

La réalité est alarmante : partout dans le monde, des jeunes — et particulièrement les jeunes femmes — voient leurs aspirations procréatives contrariées par des obstacles systémiques.
L’enquête FNUAP-YouGov révèle que la majorité des jeunes aimeraient avoir plus d’enfants, mais ne le peuvent pas. Pourquoi ? Parce qu’ils manquent de sécurité économique, d’accès aux soins de santé, d’éducation, ou vivent dans des contextes de conflits, de précarité ou de désespoir.

Ce n’est donc ni la surpopulation, ni la dépopulation, qui posent problème, mais l’impossibilité pour chacun de choisir librement sa trajectoire familiale. Cela constitue la véritable crise de la fécondité que nous devons collectivement affronter.

Chers jeunes,

Vous êtes déjà des acteurs de changement, porteurs de résilience, d’innovation et d’audace. Mais comment pouvez-vous planifier un avenir, fonder une famille, vous projeter dans le long terme, si le monde que vous héritez est marqué par l’incertitude, l’inégalité et l’exclusion ?

Nous devons bâtir un monde qui vous écoute, vous comprend et vous soutient. Un monde dans lequel chaque jeune peut :

• accéder à une éducation complète, notamment à l’éducation sexuelle et reproductive ;

• bénéficier de services de santé de qualité ;

• jouir de l’égalité des genres et de l’autonomisation économique ;

• vivre dans un environnement sain et sécurisé.

Comme l’a si bien dit un jeune activiste cité par le FNUAP :
« Les jeunes ne pensent pas seulement à leurs futurs enfants — ils pensent au monde que ces enfants hériteront. »

Excellences, chers partenaires,

Face aux tendances démographiques — urbanisation galopante, baisse du taux de fécondité, migration croissante — nous devons adopter une vision stratégique et inclusive. Il ne suffit pas de suivre les chiffres ; il faut comprendre les aspirations humaines derrière chaque donnée.

D’ici à 2050, près de 10 milliards de personnes peupleront notre planète, dont une majorité de jeunes. Il est donc impératif que les politiques publiques mettent les droits, les besoins et les voix des jeunes au centre des décisions.

À l’AJAP, nous croyons fermement que l’autonomisation de la jeunesse est la clé du développement durable, de la paix durable et de la dignité humaine. Nous continuerons à plaider, à agir et à collaborer avec les institutions nationales et internationales, afin que chaque jeune en Afrique et dans le monde puisse vivre une vie épanouie, et fonder la famille qu’il ou elle souhaite, sans contrainte ni peur.

Je conclus, Mesdames et Messieurs,

En vous appelant toutes et tous — décideurs politiques, partenaires techniques et financiers, société civile et jeunesse elle-même — à œuvrer ensemble pour un monde plus juste, plus équitable et plus porteur d’espoir pour les jeunes générations.

Car la force d’une société se mesure à sa capacité à garantir l’avenir de sa jeunesse. Et cet avenir commence par la liberté de choisir, d’aimer, de bâtir et de transmettre.

Vive la jeunesse africaine ! Vive la dignité humaine ! Vive la Journée mondiale de la population !

Je vous remercie.

Nsengimana Eric
Président et Représentant International
Association pour une Jeunesse Africaine Progressiste – AJAP