Bujumbura, le 8 juillet 2025 – L’Association pour une Jeunesse Africaine Progressiste (AJAP) a pris part à l’atelier national de validation du Guide pratique de minima standards des droits humains dans les lieux privatifs de liberté au Burundi, tenu ce lundi au Restaurant Bar La Détente à Bujumbura. Cet événement a été organisé par le Ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre (MSNASDPHG), en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
La rencontre a rassemblé des représentants des ministères sectoriels (Justice, Intérieur, Santé, Solidarité), des agences des Nations Unies (PNUD, UNICEF, RCO), ainsi que des ONG nationales et internationales engagées dans la promotion et la protection des droits humains.
L’AJAP était représentée par Monsieur Eric Nsengimana, Président et Représentant International de l’organisation. Dans son intervention, il a mis l’accent sur la nécessité de garantir le respect des droits des jeunes en détention, notamment à travers des mécanismes de suivi accessibles, transparents et efficaces.
Il a également insisté sur l’importance de l’égalité devant la loi, soulignant que la loi doit s’appliquer à tous de la même manière. Il a évoqué le cas d’un jeune ayant répondu à une convocation judiciaire, qui s’est vu immédiatement incarcéré, tandis que d’autres, dans des cas similaires ou plus graves, bénéficient souvent d’un traitement différent. Pour l’AJAP, la justice ne doit pas être sélective, mais équitable pour tous les citoyens.
Parmi les voix qui se sont fait entendre durant l’atelier figurait Monsieur Gabriel Rufyiri, représentant de l’OLUCOME, qui a dénoncé une pratique contraire à la loi : des personnes légalement libérées par décision judiciaire continuent d’être maintenues en détention, alors même que le Code pénal burundais prévoit que toute personne libérée par un juge doit être relâchée immédiatement.
De son côté, Monsieur Hamza Vena Burikukiye, représentant de CAPS+, a déclaré que le respect des lois passe inévitablement par la mise en place d’outils concrets comme ce guide. Il a insisté sur le fait qu’avant d’exiger le respect des textes, il faut que l’Etat et les institutions mettent à disposition des instruments clairs et opérationnels. Il a également salué la pertinence de ce guide qui, selon lui, constitue un pas dans la bonne direction.
Un appui ferme du ministère en charge
Présent à l’atelier, Monsieur Gérard Hakizimana, Directeur Général des Droits de l’Homme au sein du MSNASDPHG, a appuyé l’Assistante du Ministre, qui représentait Son Excellence Madame la Ministre. Il a affirmé que les différentes contributions et recommandations formulées par les participants seront analysées en profondeur, dans le but de renforcer le respect des droits humains dans tous les lieux de privation de liberté au Burundi.
Dans son discours d’ouverture, l’Assistante du Ministre a rappelé que des missions de terrain ont mis en lumière plusieurs défaillances : surpopulation carcérale, insalubrité, manque d’accès aux soins, alimentation insuffisante, manque de suivi judiciaire, et déficit de formation du personnel. Elle a souligné que le guide validé aujourd’hui, fondé sur les standards nationaux, régionaux et internationaux, vise à offrir un cadre de référence pour des réformes durables et respectueuses de la dignité humaine.
Elle a conclu en réaffirmant l’engagement du Gouvernement à respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière de droits humains.
En participant à cet atelier, l’AJAP confirme son engagement à accompagner les efforts nationaux en matière de justice sociale, de protection des droits des personnes détenues, et de promotion des droits humains pour tous. L’organisation salue cette initiative collective et reste disponible pour appuyer sa mise en œuvre sur le terrain.
